PSE aux Mutuelles françaises : Négociations embourbées entre syndicats et direction
Après l'annonce du PSE, la direction de la Fédération nationale française de la mutualité espère négocier les conditions de la sortie avec les syndicats. Mais ce dernier s'interrogeait sur la nécessité économique des licenciements.
L'Argus a pris connaissance des "garanties" un mois après que nous ayons révélé que la mise en place par la Mutuelle française du Régime de protection de l'emploi (PSE) était au point mort dans les négociations entre la direction de la fédération et les organisations syndicales représentatives.
"Nous ne voulons pas supprimer d'emplois, donc nous ne négocierons pas, que ce soit le choix du cimetière, ou la taille des cercueils", a prévenu Françoise Trouvou Uchôa, secrétaire du CSE d'entraide française. Et a précisé : "Notre volonté est de négocier un accord méthodologique avec un nouveau calendrier, car nous voulons créer un contre-projet d'organisation. Pour cela, nous avons besoin de temps."
"Laissez l'argent que vous détenez"
Lors de la première réunion de négociation entre le patronat et les syndicats le lundi 13 mars, "le dialogue social s'est enlisé alors que les employeurs cherchaient à aller au cœur du PSE et voulaient des négociations immédiates. Suite à des mesures de soutien aux salariés", rapporte le président du CSE. Pour autant, selon ce dernier, "la situation financière de la FNMF n'est pas préoccupante. La fédération dispose de réserves financières propres de 100 millions d'euros. Elle dispose également de la trésorerie pour tenir un an et demi sans cotisations." Françoise Trouvé Uchôa évoque également des investissements récents : La fédération a investi 2 millions d'euros dans Mutuelle Impact. C'est un fonds de co-investissement dédié à l'accompagnement de start-up du secteur sanitaire et médico-social.
"Environnement économique contraint"
Dans notre chronique du dimanche 12 mars, la directrice générale de la Mutualité, Séverine Salgado, livre pour sa part ce qui a motivé la grande réorganisation de la fédération. Nous évoluons dans un environnement économique contraint avec une baisse importante des ressources sur la dernière décennie (-40%), explique-t-elle. En plus de trouver des ressources supplémentaires, ce projet de restructuration s'est accompagné d'un licenciement volontaire ou de licenciements pour raisons financières". 85 postes peuvent être supprimés, dont 15 seront vacants, 25 postes seront ajoutés et 13 postes seront révisés. Cependant, le nombre exact d'employés qui quitteront l'entreprise ne sera connu qu'après la fin du programme.
Une nouvelle séance de négociation est prévue le vendredi 17 mars.